Login

Des multiplicateurs de semences de maïs refusent de signer avec Lidea

À Caussade (Tarn-et-Garonne), le 25 mars, 150 producteurs multiplicateurs de semences de neuf départements d’Occitanie ont fait acte de présence devant les locaux de Caussade semences Group, pour demander à être entendus.

Fin mars, 150 multiplicateurs de semences de maïs d’Occitanie se sont retrouvés sur le site de l’ex-Caussade semences Group, aujourd’hui Lidea, pour signifier leur mécontentement. Ils refusent de signer les contrats du nouveau semencier. Ce dernier nous a fait un retour ce mardi 13 avril.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Chaque année, les représentants des multiplicateurs de semences, partout en France, négocient avec les semenciers avant les semis, explique Alain Durade, représentant des producteurs du Tarn-et-Garonne. Aujourd’hui, Lidea voudrait que l’on signe des contrats sans connaître la variété à semer, ni le rendement de référence, et nous dit c’est comme ça et pas autrement. L’entreprise nous refuse le dialogue. Nous, nous refusons de signer un chèque en blanc. »

Des producteurs en colère

Ainsi, le 25 mars, 150 producteurs de semences venus de neuf départements d’Occitanie se sont réunis sur le site de l’ex-Caussade semences Group pour soutenir trois de leurs représentants désignés pour rencontrer des responsables de Lidea. Quelques jours après, ils rédigeaient un communiqué indiquant qu’ils étaient « à bout » et que leur colère était grandissante.

Des revalorisations demandées

« Sans aucune consultation préalable du réseau, Lidea impose de nouvelles conditions de rémunération, déconnectées de la réalité des terroirs qui la composent, souligne le communiqué. Alors que les coûts de production (mécanisation, irrigation) sont en forte croissance ces dernières années, aucune revalorisation n’est proposée. De plus, ce contrat expose les producteurs et remet en cause profondément la pérennité des exploitations. »

Chez Lidea, tout n’est pas finalisé

De son côté, contacté ce mardi 13 avril, Lidea reconnaît que la mise en route de la nouvelle structure, créée au 1er septembre 2020 du rapprochement d’Euralis semences et de Caussade semences Group, a pris du temps. Il reste à finaliser le cadre contractuel harmonisé que le semencier veut proposer sur l’ensemble du territoire de production. « Tout n’est pas calé, avoue Cédric Poeydomenge, directeur de la communication. Des groupes de travail vont être mis en place sur les rendements de référence objectif pour chaque variété et sur le cadre de règlement de fin de campagne. »

Certains signent avec d’autres opérateurs

Reste que les semis de maïs semences doivent démarrer d’ici deux à trois semaines et que les multiplicateurs sont inquiets. « Avec les nouvelles façons de calculer de Lidea, les bons producteurs perdront au minimum 380 € par hectare, ajoute Alain Durade. Certains ont d’ailleurs déjà signé avec d’autres semenciers pour certaines de leurs parcelles. D’autres sèmeront du maïs conso à la place du maïs semences. »

Renouer le dialogue

« Notre axe stratégique est de développer les semences multi-espèces sur 25 000 ha dans le Sud-Ouest, dont 12 000 ha de maïs, rappelle Cédric Poeydomenge. Nous allons rencontrer les animateurs et les responsables des syndicats départementaux des multiplicateurs. Nous sommes dans le dialogue et nous devons corriger ces problèmes de communication. »

Florence Jacquemoud

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement